Offices religieux dans la montagne
Les liens étroits entre vie religieuse et vie profane sont particulièrement visibles dans le canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures à l’occasion des fêtes catholiques telles que la Fête-Dieu, le jour de l’Immaculée Conception, l’Assomption du 15 août (Augstheiligtag) ou lors des offices religieux traditionnels célébrés dans la montagne.
En plus des paysans et de leurs familles, de nombreux randonneurs croyants viennent assister aux fêtes des chapelles de montagne (Plattenbödeli et Bollenwees), à la fête de Sainte-Marie dans la neige (Meglisalp), aux messes dans la chapelle du pèlerinage (Ahorn), aux commémorations à la mémoire du frère Klaus (Seealp) et à la fête de la Saint-Jacques sur le Kronberg. Ces fêtes sont célébrées à ciel ouvert, le point d’orgue de ces manifestations étant la fête des anges gardiens à la chapelle de Wildkirchli, la grotte et la chapelle les plus célèbres de l’Alpstein.
Il va de soi que tout le monde se retrouve ensuite dans les auberges de montagne où musique, danse et chants ne sauraient manquer à la fête.
La région de l’Alpstein des Rhodes-Intérieures ainsi que les collines et vallées sont parées de chapelles, de croix et de calvaires. Les premiers sanctuaires de montagne remontent au début du 17e siècle: le demi-canton catholique pensait alors qu’il fallait absolument que les symboles catholiques soient bien visibles aux yeux des protestants «qui avaient renié la vraie religion». Le nombre de ces petites églises, chapelles et calvaires s’élève à 50 environ, la majorité de ces monuments étant cependant liée à l’essor touristique. Les offices religieux et les commémorations célébrées dans les montagnes permettaient aussi bien aux vachers qu’aux randonneurs de se rendre à la messe du dimanche.
Régulièrement, des prières du rosaire sont récitées dans divers petits sanctuaires, l’adoration à Marie jouant un rôle particulièrement important dans le canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures.
En plus des croix des sommets et des calvaires, les montagnes sont parées de nombreux signes chrétiens en souvenir des fermiers et randonneurs morts et disparus. Chacun de ces signes de la piété populaire est porteur de sa propre histoire, souvent tragique.